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République des tables-bancs
13 septembre 2013

Rendons grâce à l'UNICEF car nous pouvons la critiquer

Il faut rendre grâce à l’Unicef d’être aujourd’hui, parmi les grandes agences qui se penchent sur le sort scolaire des enfants, la plus explicite dans sa doctrine, c’est à dire dans la collection de concepts qui lui permet de proposer des analyses et des politiques.

La plus explicite, c’est bien sûr une affaire de comparaison. On ne trouve pas – je n’ai du moins jamais trouvé – un document théorique unique faisant la recension des concepts qu’elle promeut et emploie ou décrivant par le menu un corps doctrinaire. Mais ce corps est bien là, il suffit d’un peu de familiarité avec l’institution et sa littérature pour s’en assurer. Ce n’est pas aussi aisé avec d’autres grandes agences de développement.

Mesurons à quel point il est malaisé pour une agence onusienne de définir un corps de concepts et de doctrine et de s’y tenir. Le poids du politiquement correct, le vaste melting-pot des intérêts qui s’y fondent plus ou moins, la variété des références culturelles et nationales de ses agents pourraient converger vers la production d’une pensée molle, faite d’un tiers de technocratie et de deux tiers d’eau de vaisselle, dont le mérite serait de ne gratter personne. Ce n’est pas le cas et les conditions qui permettent à une institution de ce genre de penser quand même mériteraient d’être examinées à la loupe. Ce serait riche d’enseignements, pour toutes les institutions moins handicapées qui n’y parviennent pas.

Rendons donc grâce à l’Unicef. Nous allons faire un peu d’examen critique de sa façon de penser l’éducation, mais sans oublier jamais que c’est un grand bien que d’avoir quelque chose à critiquer.

En quelques mots :

-       pour l’Unicef, l’éducation est d’abord un droit de l’enfant, c’est à dire quelque chose de plus qu’un service qu’on lui rend et quelque chose de plus qu’un intérêt collectif dans le chemin du développement

-       l’analyse des droits mène à un travail de recherche sur l’équité dans leur distribution – de là, à l’analyse des obstacles à leur exercice et de l’exclusion scolaire

-       le droit est une base solide de plaidoyer à l’adresse des gouvernements, des sociétés civiles et des acteurs du développement

-       l’éducation est plus vaste que les apprentissages scolaires, elle a besoin de normes pour que l’enfant s’y retrouve, l’école est le lieu adéquat pour réfléchir aux normes.

Droit, équité, plaidoyer, normes : un programme en quatre mots.

Quatre billets vont suivre pour secouer ces mots au moyen d’un peu de critique. 

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  • Blog à deux voix. Celle de François Robert, consultant indépendant en éducation. Celle de Robert François, voyageur fasciné par le continent noir. Ces deux voix parlent de l’Afrique et de son école, mais pas seulement.
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