Digression spéculative sur le droit des enfants
La convention internationale des droits de l'enfant (ONU, 20 novembre 1989) a été ratifiée par 192 pays.
Son article 14-1 dispose " Les États parties respectent le droit de l'enfant à la liberté de pensée, de conscience et de religion."
Seuls la Somalie et les Etats-Unis n’ont pas ratifié ce texte.
Pourtant, le blasphème et l’apostasie sont encore réprimés dans la législation de 47 % des pays du monde, selon une étude du « Pew Forum on religion and public life » citée en 2012 par le blog Le Monde des religions
Pas de dupes, certainement, ni chez les promoteurs du texte ni chez les signataires. Nul n’a cru un traître mot à cet engagement de respect d’un droit qui n’existe pas. La seule chose à croire, c’est qu’il est plus facile de payer une cotisation bon marché à la générosité apparente d’un texte que de donner les bonnes raisons qui s’y opposeraient. C’est là toute la force du politiquement correct : il faudrait des trésors de diplomatie pour en montrer les chausse-trappes et dénoncer les dangers qui se cachent sous sa mièvrerie.
Un célèbre juriste français, le doyen Jean Carbonnier, avait du reste dénoncé ce danger, à propos de la liberté de conscience accordée aux enfants : la Hitlerjugend, écrivait-il, aurait sans doute applaudi.
Hélas, la déclaration des droits de l’enfant compte d’autres dispositions qui pourraient venir à leur secours. Il y a des garanties en droit pénal, d’autres sur la nationalité et sur la famille. Mais pourquoi les engagements des Etats seraient-ils tenus pour sincères ici quand ils ne le sont pas là ?
Quand on ne prend pas les droits au sérieux, les enfants doivent se résigner à les voir devenir la monnaie de paiement d’une mode bon marché qui ne les concerne que de loin.